7 mars 2010
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Inutile de passer par quatre chemins pour exprimer la déception que représente le dernier film de Scorsese. Alors oui, l'ami Marty vient de me décevoir, et c'est une première si j'omets la tièdeur ressentie devant Gangs of New York.
Le flamboyant cinéaste qui a donné une nouvelle vitalité dans les années 1970 au cinéma d'Hollywood a perdu cette fougue et ce don de raconter des histoires cinématographiques. La montagne du cinéma "bigger than life" a accouché d'une souris. Le point de départ : un roman éponyme et aun auteur célèbre : Dennis Lehane.
Contrairement aux romano-philes qui s'égarent en salles et qui réaffirmeront la tout puissance du livre sur le film, je crois qu'on est faceà un problème de fidélité.
Scorse n'a pas écrit et se voit affublé de l'écrivain en personne au contrôle de la production. On peut donc conjecturer que le metteur en scène a été guidé (trop ?) par le gestateur. L'homme du mot a pris le dessus de l'homme des images. Scorsese dirige ses acteurs sans grande conviction. La monteuse - Thelma Schoomaker - de Scorsese fait des prouesses dans la premirèe demie-heure pour laisser place à un montage plan-plan uniquement construit sur de répétitifs champs/contrechamps dialogués. La mise en scène est figée et désespérément anémique : les 2/3 du film sont conduits par de très longues conversations qui ne peuvent par elles seules donner le rythme qu'il convient à un film de 2h15. Il se passe bien peu de choses à Shutter Island, et surtout bien peu de subversion.... ce qui est un comble pour un film qui s'appuie sur les mécanismes du thriller. Un film plat qui devrait marqué très modestement la filmographie génialement prolifique d'un des plus grands réalisateurs au monde.