11 mars 2009
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Dans un livre paru l'année dernière et dédié au cinéma d'horreur, Paul Duncan propose une nouvelle expression pour qualifier un type de cinéma qui est né d'un besoin de spectateur sans intention artistique évidente. L'auteur appelle cela de la torture pornographique, un courant initié par des films commerciaux qui n'ont d'autres motivations que de satisfaire la soif d'images extrêmes. Toutes les séquelles qui ont suivi Saw ne font que confirmer l'aspect vénal de la chose au détriment d'une véritable singularité de message et de forme.
Le film de Pascal Laugier est une entreprise qui a peu à envier (sic) avec les films cités. Pire encore, sa roublardise est peut-être plus nauséabonde dès lors qu'on se pose comme film de genre auteurisant. Il est vain de vouloir définir ce qu'est un film d'auteur, mais il est question bien souvent de message, d'investissement personnel, de liberté de ton et de forme.
Martyrs peine à rentrer dans ce cadre car il n'a déjà rien à raconter. C'est une succession de plans sans saveur qui font du choc de la violence un credo, une idéologie. J'entends déjà le haro des amateurs de genre qui me soulignent cette magnifique escroquerie du message sur la martyrologie. Non seulement Laugier n'a rien à montrer, mais il n'a également rien à dire. Peut-on vraiment affirmer avec sérieux, de sa part comme des critiques, que le film aborde intelligemment le thème complexe du martyr et de son martyre ? Trois lignes de dialogues sur la transfiguration, un plan sur une nénette agonisant avec les yeux livides tournés vers le ciel suffisent-ils à cela ? Non. Des effets ridicules et grossiers comme celui d'un zoom dans l'oeil qui doit faire comprendre au spectateur la blancheur et la lumière de la transcendance du martyr sont-ils autre chose que de la facilité racoleuse ? La prétention du cinéaste à vouloir traiter d'un sujet délicat n'a d'égal que la lourdeur, la vulgarité et le kitschissime du message et de sa forme.
La mise en scène ne sauve pas les meubles. Le réalisateur comme ses fans me rétorqueront sans doute que ce minimalisme est loin des standards des films américains cités précédemment. Il faut les croire, le cinéma minimaliste qui croît désespérément faire accéder au réel par la négation même de la création d'un espace, d'un cadre artistique est le véritable cancer du cinéma d'auteur francophone. Les vrais films (sic) sont donc ceux qui font croire qu'ils ne sont pas putassiers et donc plus "vrais".
Peut-on faire moins que le minimalisme ? Oui, se contenter pour mise en scène de décors et de personnages in situ. Le minimalisme est surement l'adversaire de la variation des procédés, de caméra, de lumière. Un plan de pleurs, un fondu. Un coup, un fondu. Un pipi, un fondu. Un hématome, un fondu. Les 15 ou 20 minutes consacrées au martyre de la jeune fille sont d'une pauvreté artistique qui ferait pouffer de rire Mark Lester et n'importe quel cinéphile se lançant dans la réalisation d'un court-métrage.
Martyrs a suscité de grands débats quant à son interdiction au moins de 18 ans et sa non-distribution dans les salles de cinéma. Fort heureusement pour Pascal Laugier, cette médiatisation a eu le privilège de maquiller la grande vacuité de son film. L'interdiction avait presque du bon. C'est vrai, ça devrait être interdit d'être aussi nul, prétentieux et hypocrite.
Le film de Pascal Laugier est une entreprise qui a peu à envier (sic) avec les films cités. Pire encore, sa roublardise est peut-être plus nauséabonde dès lors qu'on se pose comme film de genre auteurisant. Il est vain de vouloir définir ce qu'est un film d'auteur, mais il est question bien souvent de message, d'investissement personnel, de liberté de ton et de forme.
Martyrs peine à rentrer dans ce cadre car il n'a déjà rien à raconter. C'est une succession de plans sans saveur qui font du choc de la violence un credo, une idéologie. J'entends déjà le haro des amateurs de genre qui me soulignent cette magnifique escroquerie du message sur la martyrologie. Non seulement Laugier n'a rien à montrer, mais il n'a également rien à dire. Peut-on vraiment affirmer avec sérieux, de sa part comme des critiques, que le film aborde intelligemment le thème complexe du martyr et de son martyre ? Trois lignes de dialogues sur la transfiguration, un plan sur une nénette agonisant avec les yeux livides tournés vers le ciel suffisent-ils à cela ? Non. Des effets ridicules et grossiers comme celui d'un zoom dans l'oeil qui doit faire comprendre au spectateur la blancheur et la lumière de la transcendance du martyr sont-ils autre chose que de la facilité racoleuse ? La prétention du cinéaste à vouloir traiter d'un sujet délicat n'a d'égal que la lourdeur, la vulgarité et le kitschissime du message et de sa forme.
La mise en scène ne sauve pas les meubles. Le réalisateur comme ses fans me rétorqueront sans doute que ce minimalisme est loin des standards des films américains cités précédemment. Il faut les croire, le cinéma minimaliste qui croît désespérément faire accéder au réel par la négation même de la création d'un espace, d'un cadre artistique est le véritable cancer du cinéma d'auteur francophone. Les vrais films (sic) sont donc ceux qui font croire qu'ils ne sont pas putassiers et donc plus "vrais".
Peut-on faire moins que le minimalisme ? Oui, se contenter pour mise en scène de décors et de personnages in situ. Le minimalisme est surement l'adversaire de la variation des procédés, de caméra, de lumière. Un plan de pleurs, un fondu. Un coup, un fondu. Un pipi, un fondu. Un hématome, un fondu. Les 15 ou 20 minutes consacrées au martyre de la jeune fille sont d'une pauvreté artistique qui ferait pouffer de rire Mark Lester et n'importe quel cinéphile se lançant dans la réalisation d'un court-métrage.
Martyrs a suscité de grands débats quant à son interdiction au moins de 18 ans et sa non-distribution dans les salles de cinéma. Fort heureusement pour Pascal Laugier, cette médiatisation a eu le privilège de maquiller la grande vacuité de son film. L'interdiction avait presque du bon. C'est vrai, ça devrait être interdit d'être aussi nul, prétentieux et hypocrite.