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28 février 2009 6 28 /02 /février /2009 07:08
  Difficile de comprendre ce choix de traduction française tant le titre original est à la fois plus banal, mélancolique et envoûtant. Coïncidence ou labsus de cinéphile : le film aurait parfaitement sied avec le titre de l'avant dernier Burton.

Toujours est-il que l'académisme a du bon à Hollywood. Cette forme classique avec un découpage linéaire et une grande attention portée à la liberté et l'expression des comédiens est un bestseller. On obtient toujours ce que l'on attend, les intrigues et les attentes du spectateur sont rarement desservis par les réelles intentions du metteur en scène. La grande force du film tient en grande partie de la très belle interprétation de ses comédiens.

Une radieuse desperate housewife (Kate WInslet) contemple avec résignation et tristesse sa vie de suburbian  dans les années 50 ; elle aspire à une autre existence, à une vie dont le passé de son mari serait l'exemple. C'est une trentenaire qui a râté une partie de sa jeunesse et qui désespère d'entrer dans la vie rangée des foyers américains d'après-guerre.
Sa moitié est un Di Caprio frimeur véhiculant une image de rebelle qu'il n'est pas. Il était ce soldat yankee installé un temps enFrance dans sa petite vingtaine et dont la vie pouvait être résumé par  "Ah Paris et les petites françaises". Le confort de la tradition et des habitudes l'emprisonne à devenir quelqu'un de réellement libre comme se devait être le soldat sortant de l'expérience du feu au milieu des années 40.
Revolutionary road, c'est un peu le désespoir de voir sa vie défiler sans jamais ne faire que la regarder de sa cellulle de prison. C'est aussi l'engouement du changement contre la fatigue de l'establishment, le bonheur et la réussite de la vie des autres contre l'apparente molesse et fadeur de la sienne. Déshabiller Paul pour habiller Pierre...

Je crois qu'il important de rappeller que Roger Deakins est sans aucun doute l'un des plus grands chefs opérateur existants. Ce film est la pour nous le rappeler. Le velouté et l'acidité de la lumière et des couleurs soulignent parfaitement la complexité des personnages et de leur existence.

Il ne fait aucun doute qu'avec ce pédigrée trois étoiles, tous ces talents cinématographiques à l'écran méritent amplement le regard et la contemplation pour se rappeler de temps à autre ce qu'est un film et du cinéma dans sa plus noble expression formelle.
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